Economie locale : perdue dans le bruit des grandes plateformes ou la grande illusion numérique du commerce de proximité


Economie locale : perdue dans le bruit des grandes plateformes ou la grande illusion numérique du commerce de proximité

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Article N°28797

Economie locale : perdue dans le bruit des grandes plateformes ou la grande illusion numérique du commerce de proximité

Dans les rues commerçantes, les zones artisanales, sur les marchés ou dans les petits ateliers de France, une même phrase revient, lancinante : "Les gens n’achètent plus."
Elle claque comme un constat. Elle porte l’usure. Et souvent, elle est suivie d’un soupir ou d’un silence un peu lourd. Pour beaucoup de commerçants, c’est le pouvoir d’achat qui est en cause. Et en apparence, ça se tient. L’inflation pèse, les arbitrages sont plus durs, les clients entrent, regardent… puis repartent.

 

Mais cette explication, aussi légitime soit-elle, ne dit pas tout. Car derrière la baisse des ventes, il y a une autre fatigue, plus insidieuse. Une forme de décrochage. Et elle ne vient pas des clients. Elle vient de l’espace numérique où, depuis plusieurs années maintenant, les commerçants ont été invités à "exister".

Facebook, Instagram, TikTok : la promesse du numérique facile

On les croyait indispensables. Incontournables. Les réseaux sociaux ont été, pendant des années, des outils précieux pour les petits commerces : vitrine digitale, lien direct avec les clients, relais d’animations et de promotions.

On leur avait dit que c’était simple.

Qu’avec une page bien tenue, quelques belles photos et un peu de régularité, ils pourraient toucher plus de monde, se faire connaître, fidéliser autrement.

Et c’était vrai : pendant un temps, ça a marché. Les premières années, certains ont vu leurs ventes grimper après une publication bien partagée. D’autres ont pu attirer des clients de passage grâce à une story bien placée.

Mais cet âge d’or est derrière nous.

Aujourd’hui, une grande partie des commerçants qui continuent à publier sur ces plateformes ne voient plus rien bouger.
Les publications reçoivent trois likes, un commentaire, parfois même aucun retour. Et ce n’est pas qu’ils ne savent pas faire. Ce n’est pas qu’ils ne sont pas "modernes". C’est que leur voix se perd dans un brouillard algorithmique dont ils ne connaissent pas les règles.

Mais là est justement le piège : ne comprenant pas pourquoi ça ne fonctionne plus, ils n'imaginent pas que le problème vient de la plateforme elle-même. Alors ils regardent ailleurs pour trouver une explication. Et la plus évidente, c’est le contexte : "Les gens n’ont plus les moyens." Non ils ont juste exploité le potentiel de leur communauté qui est maintenant à saturation. Le cercle d’abonnés est épuisé, l’engagement s’effondre.

Un sentiment d'impuissance numérique

Ils ne se plaignent pas. Mais ils sont démoralisés. Parce qu’ils ont l’impression de faire ce qu’on leur a dit de faire — être présents, publier, interagir — sans retour.

Et cette fatigue numérique, c’est peut-être la plus difficile à nommer. Parce qu’elle est silencieuse. Parce qu’elle n’a pas de point de rupture clair. Un jour, ils postent une nouveauté. Le lendemain, une promotion. Puis plus rien pendant une semaine. Et petit à petit, le doute s’installe : "À quoi bon ?"

Certains, plus jeunes ou plus curieux, se tournent vers TikTok. C’est le nouveau terrain de jeu. On y vend du rêve en vidéo, on y fait croire qu’un bon montage suffit à remplir une boutique. Et parfois, ça marche. Une vidéo qui perce. Des milliers de vues. Mais rarement des clients. Parce que les gens qui regardent ne sont pas d’ici.

Là aussi, le modèle est biaisé. TikTok pousse à la performance, à la mise en scène, à la répétition. Pas à la proximité. Et pendant ce temps, la plateforme développe sa propre marketplace, où des produits venus d’Asie, à bas prix, sont livrés en quelques jours. Tout est là : la vitrine, la caisse, le client. Il ne manque que le commerçant.

Ces plateformes qui finissent par concurrencer ceux qu’elles hébergent

Mais le vrai danger, il est là : ces plateformes ne se contentent plus d’héberger du contenu, elles vendent. Avec leurs marketplaces intégrées — comme la TikTok Shop — elles inondent le fil d’articles à prix cassés, importés, impersonnels. Et dans ce flot calibré pour l’ultra-rapidité, les artisans, les producteurs locaux, les vrais commerçants n’ont plus aucune chance. Ils sont noyés, invisibles. Cette logique écrase tout : le savoir-faire, le lien humain, le circuit court. Tout ce qu’on essaie encore de défendre sur nos territoires.

C’est peut-être là la plus grande ironie. Les petits commerces, en publiant sur ces réseaux,  offrent gratuitement leur contenu, leur image, leur énergie et alimentent ces systèmes qui les concurrencent directement et les exploitent !

Ce qui devait être un tremplin devient peu à peu une vitrine sans poignée : on regarde, mais on n’entre plus.

Et ça, aucune courbe de pouvoir d’achat ne peut l’expliquer. Ce n’est pas une question de budget. C’est une question de visibilité, de lien, de confiance perdue dans un canal devenu trop vaste, trop froid, trop automatisé.

Une autre voie : retrouver du sens et de la proximité

Face à cela, certains choisissent de se retirer complètement du numérique. D’autres résistent, faute d’alternative. Mais une troisième voie existe : celle d’un numérique repensé à taille humaine.

C’est ce que propose  SmartRezo, la plateforme française, indépendante, sans publicité ni algorithme caché.

SmartRezo, ce n’est pas une promesse miracle. Ce n’est pas une baguette magique. Mais c’est un espace où un commerçant ou un artisan redevient visible, écouté, compris. Un endroit où l’on peut expliquer son travail, partager ses nouveautés, raconter ses coulisses. Et surtout : toucher des gens qui peuvent vraiment venir.

Ici, pas de promesse de viralité. Pas d’effet "buzz". Mais une chose précieuse ; être vu par ceux qui peuvent venir, passer la porte, acheter et revenir.

SmartRezo, c’est un réseau social — mais pensé pour les pros de terrain. Ceux qui n’ont pas une équipe de com’, ceux qui veulent parler simplement de leur activité, de leurs produits, de leur quotidien.

La plateforme donne à chacun un espace clair, lisible, sans filtre en créant  des pages de communication personnelles complètes, où ils peuvent publier articles et vidéos. Leurs publications apparaissent non seulement sur leurs propres pages, mais aussi directement sur la plateforme SmartRezo ainsi que sur celle des acteurs-locaux.fr, renforçant ainsi leur visibilité locale.

Reprendre la parole, sans avoir à crier

Il ne s’agit pas d’opposer Internet et commerces physiques. Ni de rejeter en bloc les réseaux sociaux. Mais de choisir mieux les lieux où l’on parle.

Un artisan, un commerçant, un producteur local n’a pas à se transformer en influenceur pour exister. Il a juste besoin d’un espace où sa voix porte à la bonne distance.

Pas dans le monde entier. Juste dans son coin, dans sa ville, dans sa région. Là où les gens peuvent vraiment pousser sa porte.

Non les gens n'ont pas arrêté d'acheter, ils sont juste attirés ailleurs.

Alors, avant de baisser les bras définitivement, il est peut-être temps de reprendre la parole là où elle compte encore. De se rendre visible autrement. Et surtout, localement.


 

 

Gaelle Laborie

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