Voilà la question qui m’a attiré les foudres de certaines associations lors d’une réunion de travail…. Comment pouvais-je remettre en question le système de prévention existant depuis des années, pour ne pas dire des décennies, surtout qu’il contribue à l’attribution de subventions conséquentes pour certaines associations.
La prévention grand public et scolaire c’est souvent une journée de prévention par-ci, un spot publicitaire par-là, une brochure qui finit au mieux au fonds d’un tiroir… Mais face au flot continu d’informations que nous avalons dans la journée, cela reste-t-il efficace ? J’en doute.
Petit récapitulatif en vrac des campagnes de prévention en France ?
- Première campagne de prévention contre l’obésité dans les années 1970 et 1980 : le taux d'obésité en France est de 17% en 2023 contre 8,5% en 1997
- Première campagne de sensibilisation contre l’homophobie années 80/90 ; en 2023, les agressions physiques homophobes ont progressé de 28 %
- Première campagne de sensibilisation contre le racisme en France 2005, en 2023 les crimes et délits racistes, xénophobes ou antireligieux ont augmenté de 32 %
- Première campagne de prévention aux mel frauduleux début des années 2000 : en 2023 plus de 20 % de particuliers ont été victimes d’une attaque.
Je n’ai pas trouvé un domaine où la prévention ait depuis deux ans fait diminuer la cause qu’elle prévient.
Alors posons-nous tous la question, avons-nous la bonne méthode pour les interventions en prévention ? Ne jetons-nous pas par la fenêtre des millions d’euros alloués pour si peu de résultat ?
Avant chacune de mes interventions de prévention numérique, je repense, reformule, cherche des idées convaincantes, revérifie les nouvelles avancées et surtout je me demande si c’est la bonne technique que j’emploie, les bons mots. C’est à chaque fois pour moi une remise en question de ma méthode pédagogique. Pour le moment la seule réponse efficace est de rajouter des journées d’intervention par groupe ou de faire des cessions à effectif très réduit (3 personnes maximum) pour ultra personnaliser la cession.
Mais peut-on alors parler de prévention ou de formation ?
Alors je repose la question : Ne faut-il pas réinventer la prévention en France ?
Je n’ai pas la réponse. Mais peut-être que nous pouvons y repenser tous ensemble.
Gaelle Laborie