Oui j’ai arrêté le combat car après réflexion et observation, il n’y a pas de combat à avoir mais de la pédagogie et du savoir à diffuser.
J'ai également arrêté les discussions stériles entre nous qui tournent en rond depuis des années.
Les gens « dans la vraie vie » ne connaissent pas le fonctionnement des géants du Net, ils sont ignorants de l’enjeu des données personnelles. Et il n’y a rien de péjoratif quand j’écris « ignorants ». Chacun son domaine.
Je vous donne un exemple tout simple pour ceux qui ne comprendraient pas. Personnellement je prends ma voiture tous les jours pour me déplacer mais je suis incapable de vous expliquer comment fonctionne son moteur et je n’ai vraiment pas envie d’apprendre, ce n’est pas mon métier. Je maîtrise le strict minimum à savoir changer une roue, vérifier les niveaux et l’amener chez un garagiste quand nécessaire. Ce qui est important pour moi c'est que ma voiture m’amène d’un point A à un point B.
Pour l’utilisation des outils des géants du Net, les gens « dans la vraie vie » savent comment les utiliser mais ne connaissent absolument pas les subtilités dangereuses de leur fonctionnement. Il suffit juste de leurs expliquer les enjeux économiques, démocratiques et maintenant de santé publique pour qu’ils prennent conscience que même dans le numérique, il faut consommer local, qu’il ne faut surtout plus penser « numérique = gratuité » et le message passe sans difficulté.
Je n’ai pas baissé les bras, bien au contraire. Je dirais même que je suis passée à la vitesse supérieure.
2024, pour moi, se passe dans la vraie vie, à réaliser au travers des acteurs locaux en mouvement des ateliers/conférences EMI et usage responsable d’Internet. Et comme il y a urgence effectivement, j’interviens bénévolement car rester à observer nos enfants et nos adultes s’enfermer dans leur téléphone, personnellement je ne peux plus rester sans rien faire et je ne vais sûrement pas attendre l’accord de tous pour bouger.
A la fin de chaque atelier, je prends des inscriptions pour que certains des participants deviennent « passeurs de savoir » Ils vont à leur tour réaliser des ateliers en petits comités et formeront à leur tour des passeurs de savoir. Toujours bénévolement.
En deux mois, j’ai convaincu bien plus de monde qu’en 5 ans ici. Les formations passeurs de savoir commencent en Avril.
Pour la petite histoire, la seule alternative numérique souveraine que les participants nomment lors de mes interventions est….. Proton. Ils sont suisses. Nous avons du travail en France pour vous faire connaitre.
Alors, imaginez si les alternatives françaises que j’ai essayées de convaincre avaient suivi, aujourd’hui, elles seraient mentionnées à chaque intervention.
La seule que je nomme est Bluemind, un de nos partenaires.
Pour rassurer ce contact qui s’inquiétait de savoir si j’avais arrêté le combat, je peux lui dire que non je n’ai pas baissé les bras bien au contraire, je n’ai juste plus le temps de faire de compte-rendu sur les réseaux sociaux américains de mes activités sur le terrain et je n’ai plus de temps à consacrer à la « lutte virtuelle ».
Je voudrais juste lui préciser que parfois il faut oser sortir de sa bulle, se relever les manches et aller sur le terrain pour s’apercevoir que la clé du problème n’est pas d’essayer de convaincre les hautes instances mais de donner les moyens « aux gens dans la vraie vie » de comprendre les enjeux. Cela demande de l’énergie mais ça vaut en tellement la peine.
Belle fin de journée à tous.
Gaelle Laborie