6,2 km de nouvelles conduites auto-cicatrisantes et connectées, pour la gestion durable de la ressource en eau, au service de la souveraineté alimentaire.

C’est en présence de Mathieu Darnaud, sénateur de l’Ardèche, d’Olivier Amrane, président du Conseil départemental de l'Ardèche, de plusieurs élus du territoire du Centre Ardèche et de Pierre Rampa, président des Canalisateurs, que Paul Rampa, président de Rampa Travaux Publics, a inauguré le projet de rénovation du réseau d’irrigation agricole de la Plaine de Chomérac (07).

Démarré mi-février 2023 et avec une date de livraison prévue pour début 2024, ce projet d’une longueur totale de 6,2 km de conduites est réalisé par les entreprises Rampa Travaux Publics et Pompage Rhône-Alpes – PRA, basées au Pouzin (07).

Equipé d’une inédite solution digitale de télésurveillance par sectorisation, le nouveau réseau d’irrigation agricole de la Plaine de Chomérac devient un exemple de gestion durable de ressource en eau, et un acteur de la souveraineté alimentaire à l’échelle locale, où tout se joue.

Il fera ainsi partie des 30 % de réseaux agricoles français équipés d'appareils de mesure, habituellement montés sur les réseaux d'eau potable, qui permettent d’alerter l’exploitant de toute casse du réseau ou de débit nul.

A cette occasion, Jérôme Guilleautot, directeur commercial France chez Saint-Gobain PAM a remis à Paul Rampa la portion de conduite d’eau du Château de Versailles, datée de 1683, symbole de longévité et durabilité.

Un chantier exemplaire et connecté, venu par le fleuve, le rail et la route avec réduction de 87% des émissions de CO2 sur le transport

 Ce nouveau réseau remplacera l’actuel construit en 1971 et dont le rendement est aujourd’hui de… 30 à 50 %, avec des pertes estimées de près de 2,1 millions de m3/an, soit la quantité d'eau nécessaire pour irriguer environ 1 400 hectares de terres agricoles(1) pendant 6 mois de saison de culture maraichère, soit à peu près la Plaine de Chomérac, qui fait environ 1 800 hectares.

Fonte ductile élastique, auto-cicatrisante et de qualité alimentaire

Ce chantier, dont la maitrise d’œuvre a été confiée au bureau d’études d’ingénierie et d’urbanisme BEAUR de Romans-sur-Isère (26) dirigé par Denis Delhomme, consiste à remplacer les anciennes canalisations en béton armé, par des canalisations en fonte ductile de 900 mm à 450 mm de diamètre, réalisées par Saint Gobain PAM.

Leur revêtement actif multicouche Biozinalium est… auto-cicatrisant.

La fonte ductile doit ses remarquables caractéristiques mécaniques grâce aux particules de graphite qu’elle contient : résistance à la traction, résistance aux chocs, haute limite élastique et allongement important.

En tout : 1 043 tuyaux d’une longueur de 6 à 8 mètres et dont la majorité pèse 1 600 kg chacun. Sans bisphénol et époxy, le revêtement intérieur des conduites est de qualité alimentaire.

Supervision et sectorisation pour détecter les fuites et économiser l’énergie de pompage

Le nouveau réseau est équipé d’une solution digitale de télésurveillance en temps réel, développée par Pompage Rhône-Alpes – PRA basée au Pouzin (07) qui favorise la réactivité des interventions, la maitrise de la ressource en eau et l’économie d’énergie. Composée de débitmètres et de compteurs de sectorisation reliés à une supervision qui archive les données, cette solution permet la mesure et le suivi des débits de distribution et des fuites en différents emplacements.

Il est alors possible d’alerter l’exploitant de toute casse du réseau ou de débit nul. Cette solution permet également d’adapter le débit de la station de pompage selon la demande en arrosage des champs situés en aval, ce qui contribue à économiser l’électricité nécessaire au pompage de l’eau. En France, seulement 30% des réseaux d’irrigation agricole sont équipés de systèmes similaires.

L’exploitant, la société d’aménagement urbain et rural – SAUR, appelé aussi le fermier, a remplacé 496 compteurs « de plus de 15 ans » sur les 520 que compte le réseau d’irrigation de la Plaine de Chomérac, afin de pouvoir contrôler la quantité d’eau réellement consommée.

Une réduction de 87% des émissions de CO2 sur le transport

Le choix de transport multimodal combinant voie fluviale, ferroviaire et route avec des camions fonctionnant au HVO, Huile Végétale Hydrotraitée(2) - biocarburant de 2nde génération fabriqué à partir du retraitement d’huiles de cuisson – a été retenu. Avec cette la solution « Blueway by PAM », les émissions en tonnes de CO2 équivalent ont été de 9,46 tonnes au lieu de 72,4 tonnes si le transport avait été 100% diesel. Cela correspond à une réduction de 87% des émissions de CO2 sur la totalité du transport des 1 043 tuyaux, de leur lieu de production de Pont-à-Mousson (54) au Pouzin en Ardèche (07).

A la fin du chantier, une attestation de réduction d’émissions de CO2 sera remise à l’entreprise Rampa TP, certifiant son engagement en faveur de la réduction de l’empreinte carbone.

Un chantier de 10 millions € subventionné à 80% qui n’alourdi pas la facture d’eau

Propriété du syndicat de développement, d’équipement et d’aménagement de l’Ardèche (SDEA), le réseau en cours de rénovation comprend deux secteurs, sur les 90 km que comptent le réseau. La surface irriguée est d’environ 1 800 ha pour 377 abonnés répartis sur les communes du Pouzin, Baix, Saint-Symphorien-sous-Chomérac, Saint-Lager-Bressac, Saint-Vincent-de-Barrès et Chomérac.

La première portion se situe entre la station de pompage du Pouzin jusqu’aux départs vers Saint-Lager-Bressac (07) d’une part et Chomerac (07) d’autre part, soit 6,090 km ; la seconde de 140 mètres linéaires se situe de part et d’autre de la station de surpression installée à Chomérac, où la pression s’élève à près de 17 bars !

Le montant total de ce chantier de modernisation des réseaux d’irrigation agricole est de 10 548 000 €. Comme il vise à économiser l’eau, il est subventionné à 80% ainsi répartis : 30% issus du fonds européen agricole pour le développement rural FEADER, 30% de la Compagnie Nationale du Rhône, 21% du conseil départemental de l’Ardèche, 16% du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire et 3% par la région Auvergne-Rhône-Alpes.  Les 20% restants sont financés par le syndicat de développement, d’équipement et d’aménagement de l’Ardèche (SDEA).
 

(1) 2,1 millions de m3/an perdus par an, soit la quantité d'eau nécessaire pour irriguer environ 1 400 hectares de terres agricoles pendant 6 mois de saison de culture maraichère, soit à peu près la Plaine de Chomérac qui fait environ 1 800 hectares. Pour info 1 400 hectares = 1 700 terrains de football.

(2) Le HVO ou Huile Végétale Hydrotraitée est un biocarburant de seconde génération, fabriqué à partir du retraitement des déchets comme les huiles de cuisson, huiles résiduelles, etc., il est issu de l’économie circulaire et n’entre pas en compétition avec la production alimentaire.